Suite à notre rencontre pour le bénévolat du trail de l’Artière, je tenais à vous faire part de mon expérience sur la Western States aux USA.
En effet cette épreuve sportive m’a permis de faire avec ma famille un voyage assez extraordinaire sur la côte californienne.
Les américains sont complètement différents de nous en terme d’organisation d’une telle épreuve.
En arrivant 3 jours avant la course on s’aperçoit qu’il n’y a rien qui pourrait faire penser que la Western states aura lieu dans 3 petits jours si ce n’est une plaque sur un rocher au niveau du départ historique (Cf Photo)
C’est l’avant-veille du départ qu’un petit hall d’immeuble se transforme petit à petit en salle de retrait des dossards et de shop. Dehors une petite table toute simple avec une personne renseigne sur l’épreuve et les lieux importants pour les dossards la réunion d’avant course…
J-1 : c’est le retrait des dossards : là on donne son nom et hop c’est partie. Pas de contrôle d’identité les américains sont cools et confiants. Donc au final seules les courses qualificatives et le certificat de bénévolats m’ont été demandé.
On passe un part un devant un photographe avec un dossard fictif puis direction les différents check point pour les cadeaux de l’organisation. Pour le véritable dossard c’est 1h avant le départ qu’ils les donnent donc 4h du matin le lendemain.
Jour J : 5h du matin c’est le départ toujours à la cool, les amateurs au milieu des élites et une ambiance hyper conviviale.
C’est donc partie pour 161 km D+5500 et D-7000 dans la nature US.
Ma course se déroulera en 2 parties:
– les 1er 90 km avec de bonnes sensations peut-être trop bonnes d’ailleurs. Au 50ème j’ai déjà des signes de déshydratation. L’excitation m’a fait sûrement perdre de la concentration sur la nutrition mais ça va donc je me dis qu’en buvant beaucoup j’arriverai à revenir à l’état normal
Mais pas du tout les signes s’accentuent et au 90ème j’arrive beaucoup moins frais et surtout avec un adducteur qui crampe à chaque pas.
– Au 99ème c’est l’enfer j’ai l’impression que mon corps va exploser. Ma compagne va pouvoir m’accompagner comme pacers pendant 30 km donc c’est quand même reparti surtout que je suis sur mes prévisions pour finir entre 24 et 25h.
– Les 60 derniers seront un véritable calvaire sûrement lié à la déshydratation. J’enchainerai impossibilité de m’alimenter, vomissements puis re alimentation puis revomissements quasi toute la nuit. Le summum sera une légère perte de connaissance bien gérée par ma compagne. Les km défilent lentement car seul de la Rando-course est possible (mon adducteur est cuit)
Enfin l’arrivée avec un dernier km en courant très difficilement et je finirai en 28h32. Loin de mon objectif mais la satisfaction d’avoir fini. Ma compagne fera au lieu de 30 km les 60 derniers avec moi tant le rythme est lent.
Au final, très content de mon expérience pour l’avoir fini mais aussi de l’avoir partagée sur la 2ème moitié. Un concept qu’on devrait peut-être faire en France mais en même temps les américains n’ont pas la même vision de la course par rapport à nous.
Récit et photos (Ludovic Lamadon)