Un départ en groupe et en douceur, forcément ça monte dès la sortie du village, mais sur un chemin large, qui va vite se rétrécir en abordant les 1ères crêtes du parcours et le passage rapide en mode marche à pied.
Toute l’équipe est motivée et le groupe est encore compact. On profite de la vue des deux côtés de la crête et au bout de quelques km on aperçoit le village de Rouffiac des Corbières, point de passage au 11ème km, ainsi que la cime du château de Peyrepertuse qu’il faudra aller chercher par la suite.
Après cette mise en bouche, une 1ère descente vertigineuse nous attend et j’apprécie d’avoir des chaussures qui accrochent même si souvent le sol se dérobe sous mes pieds. Niveau chrono pas grand-chose à dire : moins de 5 km en 1 h; à ce rythme-là les 28 km vont paraitre très longs…
Heureusement la partie qui suit est plus roulante et je me mets « enfin » à courir; je commence à rattraper quelques coureurs, partis avant nous et au sommet du 2ème pic je me pose 5 mn pour me ravitailler, faire quelques photos et attendre les copains; enfin je pensais les voir arriver. 3 ou 4 coureurs me rejoignent mais pas du BAC…
Je ne veux pas trop me refroidir et du coup je repars en trottinant jusqu’au village de Rouffiac. 5 km supplémentaires parcourus cette fois en 32 mn, c’est plus un rythme de course ! Le lavoir à l’entrée du village est appréciable pour se ravitailler en eau et se rafraîchir un peu car malgré les nuages, le temps est lourd et la chaleur bien présente.
Discussion rapide avec 2 autres coureurs et me voilà reparti pour l’ascension vers Peypertuse. Un peu d’escalade à la sortie du village avec une petite difficulté (il manque un barreau à l’échelle, Olivier en fera les frais hélas) et ensuite passage court dans le lit d’un ruisseau asséché.
Ensuite ça grimpe jusqu’au château, j’arrive à midi au sommet, j’envoie une photo à Olivier – le temps de récupérer un peu je fais le petit tour dans la cour du château et une panoramique pour garder un souvenir.
C’est reparti vers le 2nd village de Duilhac-des-Corbières. La descente se fait rapidement malgré plusieurs marcheurs qui arrivent dans le sens inverse. Arrivée au village, c’est plutôt calme, pourtant ce n’est pas encore l’heure de la sieste mais à ce moment-là je me sens bien.
Un petit SMS à Olivier pour prévenir que la fontaine est bien au point de rendez-vous sur la place du village. Je fais le plein au robinet car le bistrot est fermé comme partout, et je me dis que c’est maintenant que le challenge commence. La 2nde partie du parcours va être difficile, je le sais et il va falloir gérer, d’autant qu’il n’y a plus de point d’eau jusqu’à l’arrivée ; il reste encore 12 bornes au moins.
Ça monte à nouveau sur 5 km mais fort heureusement c’est ombragé, car le soleil a bien envie de cogner un peu plus fort. Petit passage à vide à la moitié environ de la grimpette ; je décide alors de m’arrêter manger et boire et vu que j’ai pris les bâtons, autant les utiliser.
Je repars tranquillement au son des cloches et en m’appuyant sur les bâtons avant de rejoindre deux coureuses, qui vont profiter de ma présence pour traverser le troupeau des vaches qui semblent surprises de voir autant de monde. Désolé de déranger les filles, mais on ne fait que passer !
J’arrive presque au sommet, et je vois qu’Olivier me signale qu’ils sont au village, et là je pense fort à tous les copains qui sont derrière, en me disant que je suis content pour ma part d’être presque au sommet.
Et là le paysage se découvre, la prairie est fleurie, ça sent bon le thym et le romarin, bref que du bonheur, on se croirait « presque » en vacances ! La vue s’étend sur le Pic du Canigou et les sommets Pyrénéens encore enneigés. Petite pause photos avant de repartir en direction des crêtes et de retrouver le profil du départ, rocheux et escarpé comme on les aime là-bas, avec une progression forcément beaucoup plus lente désormais.
Pas grave je me rattraperai dans la descente. Après tout il ne reste que 6 km, le plus dur est fait. Enfin c’est ce que je croyais, mais plus je progresse plus je sens que les cuisses commencent à se raidir, ça sent la crampe au moindre faux pas et il ne me reste pas beaucoup d’eau…
Et plus ça va, plus c’est compliqué … pas de sentier en lacets comme chez nous mais des descentes à pic dans les cailloux et ça glisse, le sol est instable. Jusqu’à la fameuse descente où là je me prends 2 gamelles presque coup sur coup et la 2ème, ça tape assez fort avec le genou et le coude, quelques coupures mais rien de cassé.
Ah c’est quand même bizarre, je vois mon auriculaire droit à 45 degrés. Bon, pas le temps de réfléchir, je le remets en place et j’essaie de me relever, non sans peine; j’arrive en bas et je fais quelques étirements pour remettre tout cela en état de marche. Je note un petit record perso à la montre : 1 km de descente en 18 mn ! Jean-Marc il va falloir que tu travailles encore un peu le sujet …
Bon le village de Cucugnan, tout rikiki tout-à-l’heure, apparaît désormais en gros plan et il ne reste que quelques km avant de revoir l’office du tourisme et la civilisation. J’arrive encore à trottiner et je double 2 toulousains à 1 km du but (on est en Ligue 1, on est en Ligue 1…, désolé les gars !)
Je suis content d’arriver après un périple de presque 5 h de course, peut sans doute mieux faire, et pour finir – il est fou ? – je me fais le tour du village, car pas eu le courage et la force de continuer jusqu’à Quéribus sur l’autre parcours proposé. On verra l’an prochain pour la visite du château !
A défaut de de bière, je me rabats sur l’eau courante et je vais alors entamer la reconstruction : 30 mn de massage et d’étirement (les cuisses sont hors d’usage) avant de reprendre le chemin dans l’autre sens pour aller rejoindre mes camarades de jeu qui arrivent au fil de l’eau !
Récit : Jean-Marc Reure
Légendes des photos : Olivier Siméon
Photographes : Simon Guttierez, Stéphane Longt, Jean-Marc Reure, Olivier Siméon
Site des trails Cathares : https://les3ventshautescorbieres.com/
Voir aussi la page facebook Aude trails Cathares qui regorge d’actualités et d’infos utiles
Super reportage
On vit bien la course
Merci cela fait vibrer
Merci Robert – je confirme c’est du vécu !