La 20ème édition de la Sky Race de Montgenèvre a servi de support au 6ème championnat de France de trail. La compétition se déroulait sur deux jours avec au programme 6 parcours :
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67 km / 4500 m d+ : Sky Race Max (championnat de France de trail long)
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41 km / 2650 m d+ : Sky Race du Chaberton
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27 km / 1500 m d+ : Sky Race des Anges (championnat de France de trail court)
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14 km / 800 m d+ : Sky Race Sprint
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7 km / 80 m d+ et KV (kilomètre vertical) 3,5km / 1000 m d+
20 coureurs du Bac avaient choisi de faire le déplacement pour participer soit en championnat soit en formule open à cet évènement. Et parmi ceux-ci 10 sur la Sky Race Max ! Les courses étaient réparties sur 2 jours et ont permis de suivre réciproquement nos amis du Bac dans leurs épreuves (et le mot n’est pas léger).
Pour partager avec vous un bout de cette aventure remplie d’émotions, de difficultés, d’épuisements, de temps de découragement, avant finalement de revenir à la réalité et d’analyser tête froide qu’on l’a tous fait sans abandonner, sans se blesser (là aussi le mot n’est pas fort car sur le trail long il y a eu 50 % d’abandons). Beatriz puis Patricia partagent leur vécu :
Beatriz :
Pour ma part, j’ai participé au 14 km, la Sky Race Sprint. Un parcours en boucle au départ de Montgenèvre via le vallon de Baisses, le col de la Lauze (2530 m) avec retour à Montgenèvre par la Tête du Fourneous (2690 m) et les crêtes du Chalvet.
Tout le dénivelé se fait sur les 8 premiers km. La montée est progressive sur plus ou moins 4 km puis elle se verticalise plus sérieusement au fur et à mesure de l’avancée pour nous mener sur les sommets à plus de 2500 m, nous permettant de découvrir des paysages magnifiques, malgré un temps pluvieux.
J’ai encore des images pleins les yeux. Ces montagnes se dressant tout autour de nous et au-delà qui portent encore, par endroit, les traces de l’hiver. J’alterne course et marche parfois courbée les mains sur les cuisses, pour m’aider à atteindre le sommet qui est encore loin. Je me revois dans cette ascension. A ma droite, un précipice vertigineux, laissant deviner Montgenèvre en contrebas, mes yeux ne s’attardent pas trop quand même. A ma gauche, telle une colonie de fourmis, en file indienne, les participants devant moi qui montent toujours et encore plus haut pour disparaître dans la brume au dessus du sommet. Je m’encourage en me disant que la fin de la montée est proche puisque mon GPS m’indique plus de 7 km parcourus.
Une fois sur la crête, j’arrive à relancer un peu, sur quelques mètres je cours sur le toit du monde, de quoi se sentir plus petite encore 😁, je pense alors à tous ceux qui la veille étaient montés à plus de 3000 m, je devine les sensations qu’ils ont pu avoir devant une telle immensité.
J’amorce la descente, le soleil revient, un peu technique au début sur un tronçon court heureusement pour moi. Elle reste fidèle à la montée, bien pentue par endroit mais toujours sur un terrain sans difficulté. Je n’arrive pas pour autant à la dévaler sans retenir ma foulée, comme d’habitude 😏. Petit à petit le point minuscule que je devinais, grandit, je me rapproche de Montgenèvre.
Je continue à descendre pour rentrer dans une forêt de résineux. Après environ 2 km sur des sentiers qui me sont familiers, j’aperçois les premières habitations, la descente est enfin terminée. En foulant le bitume je sens que l’arrivée est proche, j’allonge ma foulée, la foule nous acclame et sous les encouragements, qui me boostent, j’allonge encore un peu plus, toujours plus quand je vois que je peux revenir à hauteur des coureurs qui sont devant moi.
Je n’ai pas vraiment mal aux jambes mais les 6 km de descente sont passés par là et je sens que je ne pourrai pas tenir longtemps à cette allure d’autant plus que je ne vois toujours pas l’arrivée jusqu’à ce virage à gauche…Enfin l’arche de la délivrance est là, à quelques mètres de moi. Je la franchis, au bout de 1h55, envahie par une sensation de soulagement et de satisfaction.
Au-delà des bonnes sensations durant la course, des paysages splendides que j’ai découvert et des bons moments passés entre amis, comme souvent dans ces sorties, ce que je retiendrai avant tout c’est l’émotion ressentie et partagée,mêlant euphorie et tristesse, que nous ont fait vivre nos amis/amie du BAC, et pas seulement, lors de cette épreuve si exigeante qu’a été le 67 km avec ses 4500 m d+.
Merci à tous pour ce bon week-end d’évasion.
Patricia :
Beatriz nous retrace son parcours et je me permets d’ajouter qu’elle a tout de même terminé 3ème de sa catégorie. Elle pense très fort aux autres, les arrivées (et suivis) de course de cette envergure c’est vrai que c’est un moment à vivre aussi et la situation de spectateur est fort agréable. Il faut essayer d’imaginer que nos amis du championnat de France long ont globalement «avalé» 5 fois la distance du Sprint, et à la lecture du profil de parcours c’était vertigineux. Des côtes pour les cabris, des descentes folles sans chemin tracé, ils nous ont relaté « ça passait n’importe où pour le retour du Chaberton ».
Ce Chaberton, que nous ne verrons pas le lendemain (pour ma part j’ai fait le 27 km), démarrant dans la brume pour traverser les crêtes dans le brouillard et le vent. En format court une épreuve beaucoup plus accessible, un dénivelé bien moins exigeant mais avec des vraies côtes et des descentes tout aussi folles. De quoi avoir bien mal aux jambes le lendemain, nos amis du trail long nous ont bien dit «les descentes on les a senties dans les cuisses au fur et à mesure de notre course et on espérait presque que ça allait remonter».
Une fois le soleil revenu, la course est devenue plus sympathique, notre passage à mi-chemin à Montgenèvre nous a permis d’être encouragés par les autres coureurs du Bac et ça nous a stimulé pour la suite et fin. Les premières places étaient forcément prises, il nous restait les beaux paysages à contempler. Les montagnes alentour qui se dégageaient de la brume au fur et à mesure de notre avancée, me permettaient de savourer la chance d’être à cet endroit-là, à ce moment-là.
Un week-end sympathique que nous avons pu prolonger pour découvrir en rando les belles crêtes sous le soleil, le Chaberton (vu d‘en bas) et des morceaux du parcours long. Encore une fois respect ! De belles épreuves qui nous ont amené chacun à profiter à notre façon de cette parenthèse. Des temps d’échange, un avant et après-course sympathique.
On se souviendra aussi que ce n’était pas que les championnats de France de Trail et que l’équipe de France de football nous permettait de finir ce week-end de la meilleure des façons. A défaut de fêter nos podiums on avait une raison toute faite de nous réjouir. C’est aussi ça la course, le dépassement de soi, les émotions, les paysages, les endorphines. La souffrance on la laisse de côté (même si le lendemain elle était bien là) et on repart pour faire mieux la prochaine fois.
Félicitations à vous tous pour votre engagement.
Patricia Damiens
Photos : Amandine et Jean-Christophe Robert, Martin Lusinier, Beatriz Ballesteros, Patricia Damiens, RP Delpeuch, Pascal Rudel
Félicitations a tous pour vos belles courses avec une mention supplémentaire aux coureuses et coureurs du trail long qui ont tous finis cette course très difficile qui a occasionné un nombre d’abandons très important.
Encore Bravo!
Christian