C’est quoi la 6D Lacs ? une course alpine de 27 km avec 1600 m de dénivelé positif, la petite soeur de la célèbre 6000D, boucle de 65 km au départ de Aime, tout en bas de la vallée de l’Isère. La 6000D avec ses 4000 m D+ et une montée sur un glacier à la cote 3000, ce n’était pas pour nous ! Mais nous pouvions nous consoler de pouvoir emprunter des parties intéressantes de son parcours, et même en compagnie de ses concurrents, partis 3 heures avant nous, et de beaucoup plus bas. 6D Lacs 2018, c’était aussi le bon plan anti-canicule : des altitudes entre 1700 et 2700 m, garantissant des températures comprises entre 11 et 19° C maximum (oui vous avez bien lu).
Qui a eu la bonne idée de venir se rafraichir à la Plagne-Bellecôte (altitude 1924 m au départ) ? : Stéphanie et Stéphane Kouachi, Angela Maruca, Sandrine Porcheret, Sylvie Gentil et Thierry Dépale, Olivier Siméon, et Linda Belghazi-Pinon (ayant entrainé dans l’aventure son frère Ahmed, venu spécialement de Bruxelles). Après la récupération des dossards à Aime le vendredi après-midi, nous sommes vite montés à pied-d’oeuvre, pour profiter de la fraicheur bienvenue de la soirée, bien au-dessus la la chaleur des vallées. Une tentative d’observation de l’éclipse de lune au crépuscule n’a rien donné : l’astre était trop bas dans le ciel, caché par les montagnes que nous allions gravir le lendemain matin.
samedi 8h45 à Plagne-Bellecôte : prénom bien visible sur le dossard (sauf pour Stéphane et Olivier)
Les 8 du Bac plus Ahmed se sont retrouvés devant l’arche de départ, au pied de la résidence Maeva qui hébergeait une partie d’entre nous (bien pratique de loger à 100 m de la ligne !) au milieu de 850 autres concurrents (1500 sur la 6000D), presque tous armés de bâtons. Heureusement ces béquilles étaient interdites dans les 3 premiers km, les concurrents n’étant alors pas assez espacés pour les manier en toute sécurité pour le voisinage.
Le profil est assez basique : gain de 800 m en 8 km, descente de 1000 m en 11 km, et remontée de 600 m en à peine 4 km, enfin dévalaison finale vers l’arrivée. Pas de mystère, l’objectif est de monter à la Roche de Mio en dosant son effort, de redescendre sans gaspiller d’énergie, de façon a avoir gardé des forces pour la montée de l’Arpette, car « c’est au km 20 que la course commence vraiment ». Nous l’avions prévu, nous avons géré l’avant, mais rien à faire ce raidillon de l’Arpette fait vraiment mal aux jambes, mêmes assistées par des bras munis de bâtons, c’est là que la moyenne horaire chute sévèrement !
Sandrine a fait une course exemplaire, partie prudemment mais sur un rythme soutenu elle est passée la première du groupe dès le début de la grande descente, et elle n’a pas connu de moments de difficulté. En forme, elle a terminé avec un joli chrono de 4 h 17 mn (à apprécier au regard des 1600 m D+, et il y avait en fait 28 km au lieu de 27), avec une place dans la première moitié du classement.
Linda a accompagné son frère pendant toute la course, le duo a bouclé son tour des lacs en 4h37, pas mal pour un équipier qui se lançait dans son premier trail !
Autre course en duo de bout en bout pour Sylvie et Thierry, en moins de 5 h et à l’arrivée seulement 6 mn après Olivier : une montée très prudente à la roche de Mio, et après une bonne descente et une folle montée-descente de l’Arpette qui leur a fait regagner une centaine de places !
Angela est arrivée seulement 10 mn après Sylvie et Thierry, en laissant 180 concurrents derrière elle.
Et le 3ème duo – les Stef-Stef – sont restés soudés jusqu’au bout, en partageant la souffrance de Stéphanie atteinte d’un problème au genou dans la descente finale (syndrôme de l’essuie-glace), douleur intense même en mode marche lente, elle a pourtant tenu à terminer la course. Tous deux sont néanmoins classés dans les délais impartis.
C’était dur, mais c’était si bien, c’était si beau ! Nous reviendrons, c’est la loi du syndrome de Stockholm !
La course ayant eu lieu le samedi, nous avions encore le dimanche matin pour récupérer, pas pressés de retourner dans les basses contrées caniculaires. Certains ont choisi de retourner voir les lacs, d’autres ont choisi de gravir le Mont Saint-Jacques, le sommet juste au dessus de Plagne-Bellecôte. A l’altitude 2407 m, le randonneur reçoit sa récompense : un magnifique panorama circulaire, d’un côté la Vanoise, de l’autre le massif du Mont-Blanc. Et à la fin de la pause , le moment le plus dur du séjour : celui de se décider à redescendre. O temps, suspends ton vol…
site : http://www.la6000d.com/fr/les-courses/6d-lacs.html
photos : Stéphane Kouachi, Thierry Dépale, Ahmed et Linda Belghazi, Olivier Siméon